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Il existait à Saint
Julien l'Ars une église qui confinait à la ruine. Édifice du XII° siècle,
plusieurs fois restauré, qui succédait à un lieu de culte beaucoup plus ancien
(probablement VII ou VIII° siècle ?) comme en atteste la mise à jour d'un
cimetière mérovingien. Face à l'état de ce bâtiment, devenu dangereux pour les
paroissiens, la famille de BEAUCHAMP
nourrissait - depuis plusieurs années déjà - un projet de reconstruction.
L'arrivée à Saint Julien, en 1885, de Thérèse VITALI, comtesse de BEAUCHAMP - qui dispose de moyens considérables - va
donner corps à ce projet. En effet, son père Philippe comte VITALI, financera la construction de près d'une dizaine de
chapelles et d'églises, de plus Thérèse vient de recevoir en
dot 550.000 F or, c'est à dire de quoi construire plusieurs églises ! Les
travaux débutent en 1887 et dureront plus de 15 ans. Le premier architecte en
charge du dossier est Charles CAZAUX, un
disciple de VIOLET le DUC, qui a déjà travaillé pour le comte VITALI à la restauration (et à la reconstruction
partielle) de son château à Vigny (Val d'Oise). CAZAUX réalisera le chœur et les bas-côtés de la nouvelle
église. Il est suivi d'un architecte et sculpteur de Poitiers : A. BEAUSOLEIL qui se charge de la nef. Enfin, c'est un
architecte tourangeau : HARDOUIN, qui
construit le mur pignon et le clocher (50 mètres de haut surmonté d’une croix de
fer de 2,60 mètres). L'ensemble se révèle très harmonieux, tant dans les
proportions que dans la sainte atmosphère qui se dégage du lieu.
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Les baies
sont munies de vitraux d'un dessin et d'un colori remarquables dûs au maître
verrier clermontois Félix GAUDIN. Ils
représentent, sous les traits de saints, les maîtres d'œuvres : Maurice de
BEAUCHAMP (mort avant la création de la nouvelle
église) et son fils Raymond de BEAUCHAMP. Ces deux vitraux
portent les armes des
BEAUCHAMP et des LANET (l'épouse de Maurice et mère de
Raymond était née "de LANET"). On y note, également, la présence de
Marguerite et de Anne de BEAUCHAMP. Les
autres baies représentent les donateurs : notamment : Philippe Comte VITALI et sa fille : Thérèse VITALI, comtesse de BEAUCHAMP. Ces
derniers vitraux portent conjointement les armes des BEAUCHAMP et
des VITALI. A noter, que
- malgré le talent de Félix GAUDIN,
celles-ci comportent quelques erreurs héraldiques. Ainsi, pour les
armes des BEAUCHAMP, les flammes des 3
grenades devraient être de gueules (rouge) et l'armure d'argent (blanche)...
Quant aux armes des VITALI, le canton de
gueules contenant une épée d'or (jaune) devrait être à senestre (gauche) et non
à dextre (droite). En l'état, les VITALI sont affublés d'armes
de baron du I° empire français
(d'où la toque coiffant
l'écu) , alors que ceux-ci sont comtes du Royaume d'Italie
!
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D'aucun s'étonneront de voir - surmontant la porte de
communication entre l'église et le château - les armes des Beauchamp coiffées
d'un bonnet de prince. Cette privauté est certainement due au fait que Thérèse
Vitali, comtesse de Beauchamp était, par son père, princesse de Sant'Eusebio et
que la belle fille de cette dernière était, elle-même, princesse de Viggiano.
Deux princesses italiennes, "coup sur coup" valent bien une couronne princière
!
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Les portes en chêne massif sur lesquelles sont rapportés
des panneaux de bronze représentant des scènes de l'Ancien et du Nouveau
Testament - entre lesquelles sont intercalés les visages des familles de
BEAUCHAMP et VITALI
- sont inspirées des portes de
la basilique de Saint Zenon à Vérone, Thérèse nourrissant une véritable passion
pour sa Vénitie d‘origine (Italie).
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Thérèse
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